Nicolas Gonzales, à fond dans le coaching !

Nico Gonzales (25 ans) a vécu une carrière de pilote de karting longue de plus de 10 ans. Dès ses premières années, il a rapidement émergé parmi les meilleurs Français, terminant vice-Champion de France Minime dès 2007 derrière un certain Esteban Ocon. Cadet en 2008, il s’est ensuite investi à l’international. “Je n’ai jamais eu un gros budget pour courir, mais j’ai toujours préféré participer à moins d’épreuves, pour privilégier les Championnats d’Europe et du Monde,” a-t-il déclaré.

Nico Gonzales, ici avec Florian Rousseau-Ricci

Le pilote de la région Côte d’Azur se classe 9e de la Monaco Kart Cup en Junior en 2009, puis s’impose à trois reprises dans des meetings de GPO en KF2 en 2012, mais aussi à la Finale Internationale IAME en X30 Senior en 2013, avant de s’investir en KZ2. 7e de la Winter Cup en 2015, il termine 4e de la Super Coupe Internationale au Mans, tout en signant la pole position avec le team CPB Sport. Sa carrière s’est achevée au sein du team officiel Maranello par deux nouveaux top-10, à la Super Coupe Internationale et à Genk dans une épreuve du Championnat d’Europe. Kart Mag a eu l’occasion de rencontrer Nico en 2020…

Comment s’est passée ta saison?

“Elle a évidemment été condensée sur seulement quelques mois à cause de la crise du coronavirus. Par conséquent, les courses et les voyages se sont enchaînés à un rythme soutenu. Je me suis occupé des frères autrichiens Wurz, Oscar en OK-Junior et Charlie en OK, qui roulent dans le team officiel Exprit Racing, ainsi que de l’Ukrainien Vyacheslav Putyatin, pilote KZ2 chez CPB Sport. Ce ne sont pas des débutants, ils ont du potentiel, mais il y avait beaucoup de choses à mettre en place pour leur permettre de viser de meilleurs résultats. Par exemple, Putyatin a réussi à se qualifier pour la finale de la Super Coupe Internationale, après avoir terminé 23e sur 99 dans les manches de qualification. Au Championnat du Monde OK à Portimao, j’étais également avec Florian Rousseau-Ricci, qui a réalisé de belles performances et a accédé à la finale.

Et les Wurz?

Charlie débutait en OK après une seule saison de OK-Junior, tandis qu’Oscar courait en Mini en 2019. Ils avaient donc tous les deux beaucoup de choses à découvrir, avec un déficit d’expérience assez important par rapport à leurs adversaires. Au final, Oscar a inscrit des points à chacune des épreuves du Trophée Académie tout en progressant en OK-Junior, tandis que Charlie était dans le top-20 du OK après les manches du Championnat du Monde.

Que leur as-tu apporté?

Tout d’abord, une méthode de travail. Un week-end, ça se construit. Moi-même, quand j’étais pilote, je n’avais pas forcément conscience de cela, mais c’est pourtant primordial, spécialement à haut niveau. Dès les premiers essais, un pilote doit apprendre à ne rien négliger, à analyser le moindre détail, à rester positif, à réfléchir à sa stratégie, à aller chercher les derniers centièmes et à gérer le stress, la pression des grandes courses. Beaucoup de pilotes sont capables d’être rapides, mais ça ne suffit pas pour faire la différence et pour obtenir des résultats, ce qui reste l’objectif principal, il ne faut pas l’oublier. Je suis là pour leur rappeler tout cela et travailler constamment tous ces éléments. Avec eux, la compréhension fut parfaite, car ils habitent dans le sud de la France et ils parlent très bien le Français.

Sont-ils différents?

Tous les deux sont très motivés, ils ont un bon état d’esprit et un tempérament de gagneur, ce qui est quelque chose qui me plaît. Ils savent que leur nom n’est pas synonyme de victoire, qu’ils doivent y arriver par eux-mêmes. Après, ils sont quand même différents. D’une manière générale, je remarque qu’on ne travaille jamais de la même manière avec chaque pilote. Certains sont trop agressifs et il faut canaliser la hargne qu’ils ont en eux. D’autres sont trop calmes, il faut les amener à être plus combatifs. Dans tous les cas, il faut avoir l’envie de gagner, tout en sachant gérer ses émotions.

Comment analyses-tu ton parcours professionnel?

Je suis satisfait de l’orientation que j’ai prise. Quand j’étais pilote, j’étais conscient qu’il serait difficile de faire carrière, qu’il faudrait donc que je trouve une autre direction. Finalement, j’ai décidé de m’investir à 100% dans le coaching et je ne le regrette pas. J’ai toujours en moi l’esprit de compétition et la volonté de gagner, mais elle se traduit d’une autre manière. J’ai également d’autres projets, notamment avec Maxime Jousse, lui aussi ancien kartman avant d’effectuer une belle carrière en automobile. On veut développer le management des pilotes, mais d’une manière différente de ce qui se fait aujourd’hui. Cela sous-entend un encadrement personnalisé et adapté à chaque profil, en se concentrant sur l’essentiel, en développant un réseau pour trouver des débouchés, tout en travaillant sur l’image du pilote.”

Article : KartMag.fr
Photo : TWENTY-ONE CREATION